Deux textes intéressants sur la chose ce matin. D’abord celui de Maxime Johnson qui parle de l’utilisation que font des analystes parfois amateur des données disponibles grâce aux technologies et aux risques que ça entraîne.
Dans une publication sur Twitter, John Scott-Railton, chercheur du laboratoire Citizen Lab de l’Université de Toronto, a d’ailleurs invité les entreprises et applications mobiles qui récoltent des données de géolocalisation de leurs utilisateurs en Ukraine à désactiver ces fonctionnalités, pour empêcher que Moscou s’en serve — le Kremlin pourrait ainsi découvrir l’emplacement de regroupements de militaires, par exemple.
L’utilité des renseignements de source ouverte pour la Russie expliquerait peut-être pourquoi l’armée russe ne semble pas viser l’infrastructure Internet ukrainienne pour l’instant. Couper l’Internet en Ukraine sans la collaboration des opérateurs serait difficile, mais pas impossible, si ça devenait une priorité pour l’armée russe.
Il en est question aussi dans l’infolettre des Décrypteurs:
Dans une enfilade sur Twitter, Alexis Rapin, chercheur en résidence à l’Observatoire des conflits multidimensionnels de la Chaire Raoul-Dandurand de l’UQAM, a recensé ce qu’il qualifie de
micromythologiequi se développe actuellement sur les réseaux sociaux au sein de groupes pro-ukrainiens.En entrevue avec Radio-Canada, il explique que plusieurs observateurs s’attendaient à ce que la Russie coupe l’accès à Internet en Ukraine pour mieux contrôler l’information entourant l’invasion. Or, les Ukrainiens y ont toujours accès. L’hypothèse est que la Russie, sûre de gagner rapidement la guerre, voulait que des images de ses victoires circulent pour mieux décourager la résistance.
L’effet contraire a plutôt eu lieu : l’Occident peut témoigner en temps réel des revers russes, et les Ukrainiens ont en quelque sorte réussi à contrôler le discours narratif sur le web.
Vous pouvez aussi lire mon billet dans l’Actualité sur les gens qui s’improvisent experts.
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