Canadien ne terminera même pas la saison

Hier, Canadien gagnait facilement la précieuse coupe ; aujourd’hui, il ne réussit même plus à remporter la victoire ; demain, il jouera sûrement au golf sur un luxueux terrain dont vous n’avez probablement pas les moyens de vous payer (ne vous inquiétez pas, la technologie ne me permet pas encore de connaître votre salaire).  Vous pouvez rendre à César votre petite chaise pliante que vous aviez réservée sur la Sainte-Catherine, car vos glorieux seront en vacances bien avant vous (encore une fois, rassurez-vous, je ne connais pas vraiment votre horaire et vos déplacements, mais ça viendra).    Je vous connais maintenant, vous allez me dire ici que je suis pessimiste, dépressif ou insensible et qu’il faut laisser une chance au patineur, mais vous n’avez aucunement raison.  Vous me connaissez depuis si longtemps, je n’ai pas tendance à raconter n’importe quoi à n’importe qui n’importe quand.  Le tricolore n’arrivera malheureusement pas à la cheville des séries, et c’est moi qui vous le déclare promptement.  Restez assis, je vous explique (ici, ne paniquez pas, je ne vous vois pas non plus, mais les chances que vous soyez présentement assis sont fort grandes).

Premièrement, il y a une expression qui court et qui émet : « jamais deux sans trois ».  Cette expression amène tantôt la joie, tantôt la peine.  Aujourd’hui, c’est le chagrin qui envahit nos coeurs tatoués.  Canadien perdrait donc contre Pingouin et ça, ça fait mal.  Cette saison, j’ai personnellement vu Pingouin gagner à seize maigres occasions.  Vous imaginez être la pauvre dix-septième victime.  Même, les belles « tchoppes » de porc à Rivet n’arriverait pas à redonner le sourire à Canadien.  La chimie deviendrait alors un mélange opaque et insoluble.

Deuxièmement, le calendrier 2005-2006 de Canadien a beau l’avantager à gagner, il a quand même oublié notre gardien numéro un, Cristobal Huet, et il a aussi affiché José Théodore dans toute sa prouesse qui ne fut pas au rendez-vous cette année.  Dix-sept matchs dont seulement six chez les méchants, donc onze chez nous, passeront sous nos yeux.  Il ne reste qu’une page à tourner à votre calendrier de Canadien.  La dernière page avant les séries qui fera la différence entre un victorieux chanceux et un participant plus que galant - car la galanterie, c’est un peu laisser passer les autres devant soi.

Troisièmement, d’ici à la fin de la saison, aucune pause olympique n’est prévue à l’horaire.  Rappelons en passant que Canadien est toujours le meilleur après un long repos et un peu de divertissement.  Sans repos, le tricolore et ses joueurs vont être fatigués et moins performants, et la fatigue, vous le savez, a toujours joué contre Robert « Bob » Gainey et sa troupe.

Finalement, Canadien ne m’impressionne tout simplement pas dernièrement, soit les deux dernières joutes.  Pourquoi ?  Avez-vous regardé une joute cette semaine ?  Je vous le dis, devant ce spectacle, il faut avoir une bonne bière entre les mains pour rester éveillé, intéressé et passionné.  Le moment est peut-être venu de présenter la grande famille de Youppi ! ou le temps de guérir Andrei Markov et de remettre le compas dans l’oeil de Bulis (au sens figuré, je ne veux surtout pas vous donner des idées et vous voir courir après mon bon Jan).  C’est vrai qu’il ne manque peut-être pas grand-chose à Canadien pour remporter la victoire.  J’y pense, Canadien va peut-être gagner la coupe et vous surprendre.  Qu’est-ce que vous avez à être pessimiste, soudainement ?  Tout est possible, et Canadien remportera un jour prochain la Stanley.

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