Des hamburgers steaks pour faire le pont entre les générations
Au menu: L’affaire Stéphane Venne, le 3% qui contrôle les réseaux sociaux, les failles cognitives de Nathalie Elgrably et les soirées hamburgers steaks.
Très content de mes deux premières semaines de Olivier Niquet en jaquette. On me dit que le taux d’ouverture suite aux notifications de nouveaux épisodes est très élevé. Ça doit vouloir dire que le balado a un petit goût de revenez-y. Je sais pas encore si c’est un beau taux sur 100 personnes ou sur 100 000 personnes, mais bon, c’est mieux que rien. Activez donc les notifications d'Ohdio, c’est vraiment pratique (et en passant, des fois c’est en ligne plusieurs minutes avant la notification). Aussi, je sais que les épisodes ne sont pas triés dans le bon ordre, ça devrait être changé sous peu.
Si ça ne vous intéresse pas, vous pouvez attendre que j’ouvre mon Onlyfans « Olivier Niquet sans jaquette ».
Bouche ouverte, tête inclinée
Je n’ai pas beaucoup parlé sur mes 50 tribunes de l’histoire des déboires de Stéphane Venne, auteur de la chanson « Le début d’un temps nouveau » qui a écrit des choses plutôt rétrogrades à propos d’une photo de Léa Clermont-Dion sur X.
C’est le genre d’histoire qui m’épuise. Ma seule contribution aura donc été de diffuser quelques réactions d’un certain Philippe Lorange à QUB Radio qui a reproché à Mme Clermont-Dion de ne pas avoir contrôlé sa colère et de ne pas avoir contrôlé la meute qui s’est jetée sur M. Venne. On s’entend que la meute en question a surtout publié des photos avec la bouche ouverte et la tête inclinée, en guise de dérision. Comme l’a fait remarquer Philippe de Grosbois, M. Venne a lui-même semblé adopter la pause cochonne pour TVA.
Nathalie Collard se demandait, dans La Presse, comment on peut en arriver là.
« Qu’un homme en vue comme cet auteur de grands succès québécois, reconnu et célébré, se sente suffisamment décomplexé pour tenir de tels propos dans l’espace public montre à quel point les femmes ont raison de dénoncer la violence en ligne à leur endroit. »
Ce n’était pas le premier commentaire louche de cet homme sur X. Cela dit, je pense qu’il y a une tendance chez certaines personnes d’un certain âge (c’est certain que ça fait beaucoup de fois le mot « certain ») qui ont besoin de commenter sur la société qui change parce qu’ils ne comprennent pas les nouvelles générations et qu’ils se sentent exclus. C’est légitime. On exclut les aînés du débat public comme s’ils ne servaient plus à rien. On a beaucoup de choses à apprendre d’eux. C'est juste que parfois, ce qu’ils veulent nous apprendre, c’est qu’on fait fausse route et que c’était mieux avant. Je dis « on », mais à 45 ans, je suis pas particulièrement dans le vent.
C’est juste qu’avant, ceux qui souffraient de cette situation ou qui avaient de l’amertume restaient confinés à leurs chaises berçantes. Maintenant, cette amertume peut s’épandre sur les réseaux sociaux.
Il y aurait sûrement quelque chose à faire pour faciliter les échanges entre les générations. Peut-être ne pas inclure des mèmes qui se moquent des vieux dans une infolettre, par exemple.
J’imagine que c’est ici qu’il faudrait que je propose une idée, mais je n’en ai pas vraiment. En fait, peut-être qu’il faudrait juste ARRÊTER DE SE CRIER APRÈS, TOUT LE MONDE? J’évoquais l’effet de meute un peu plus haut et justement, une étude scientifique dont j’ai obtenu copie du lien via Eric Chandonnet nous apprend que 3% des comptes actifs sur les réseaux sociaux sont toxiques, mais qu’ils produisent 33% de tous les contenus. Des usines (à marde) extrêmement productives.
« Chaque jour, les utilisateurs font défiler nonchalamment l'équivalent d'environ 90 mètres de fil d'actualité sur les médias sociaux, soit à peu près la hauteur de la Statue de la Liberté. En parcourant distraitement ce contenu, ils se forgent des opinions sur l'état du monde et déduisent les croyances des membres de leur propre réseau social et de leur communauté. Or, ces déductions sont souvent basées sur les voix les plus extrêmes. Être surexposé aux opinions les plus radicales des personnes les plus extrêmes peut avoir de véritables conséquences. »
Je disais « ARRÊTER DE SE CRIER APRÈS, TOUT LE MONDE », mais dans le fond, c’est juste d’arrêter de tenir compte des cris de tout le monde, parce que justement, ce tout le monde n’est pas tout le monde. J’espère que vous me suivez.
Quand les chroniqueurs victimaires nous disent qu’ils ne peuvent plus rien dire sur les tribunes où ils disent ce qu’ils veulent, ils se basent justement sur les backlashs en forme de commentaires toxiques. C’est la même chose avec les décideurs. Il faut arrêter de penser que ce 3% est l’opinion publique.
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Les failles cognitives de Nathalie Elgrably
Encore une belle chronique de Nathalie Elgrably qui s’inquiète d’un rapport du département des sciences comportementales du gouvernement du Canada. Elle dénonce ce département qui « utilise les sciences cognitives pour concevoir les politiques publiques et façonner les comportements des Canadiens. » Elle nous dit que « les sciences comportementales, c’est l’art de bidouiller les pensées et les émotions des individus pour orienter subtilement leurs comportements à leur insu. » Elle nous présente ça comme si le Canada contrôlait nos pensées, rien de moins.
Si on regarde le rapport (au moins, elle a mis le lien dans sa chronique), on nous dit que les sciences comportementales ont pour objectif:
✓ permet de prévoir de manière plus éclairée la façon dont les gens réagiront aux programmes et aux politiques ;
✓ facilite l’identification des obstacles qui empêchent les personnes d’agir dans l’intérêt de leur santé et de celle des autres ;
✓ permet de concevoir des programmes et des politiques qui s’alignent sur la façon dont les gens ont tendance à penser, à se sentir et à se comporter ;
✓ encourage l’évaluation des programmes et des interventions en mettant l’accent sur les résultats comportementaux significatifs, afin de déterminer la meilleure voie à suivre.
En passant, quand tu publies tous les détails de ton complot, c’est signe que tu n’es pas trop trop machiavélique.
On ne parle pas ici de manipuler les esprits, mais de comprendre comment les gens réagissent pour améliorer les efforts de santé publique. Mme Elgrably voulait probablement « trigger » les nostalgiques de la pandémie avec ce texte. Sa finale est savoureuse.
« C’est donc officiel, Ottawa profite de nos failles cognitives pour nous manipuler. Il l’a fait pendant la pandémie, notamment pour favoriser la vaccination. Et maintenant, il emploie les mêmes méthodes en matière de changements climatiques et d’immunisation des enfants. Il s’en sert même pour augmenter la confiance du public envers l’État. Nos politiciens ne sont plus des leaders, mais des manipulateurs. Ils ne gouvernent plus, ils pratiquent la domestication humaine.
Assez ironique. Profiter des failles cognitives pour nous manipuler, c’est exactement ce que font les chroniqueurs comme Mme Elgrably.
En passant, je ne dis pas que les gouvernements ne nous manipulent pas, mais le contrôle de la pensée, on n’en est pas là. J’ai plus l’impression que ce sont les entreprises qui poussent le plus les techniques pour nous influencer. Genre quand l’industrie de la boisson contrôle une organisation qui sensibilise à la consommation de boisson. Probablement que c’est quelque chose que Mme Elgrably pourrait étudier aux HEC…
Soupers spaghetti
Je suis allé cette semaine donner une conférence à Gatineau. J’adore rencontrer le « public », même si c’est très énergivore pour moi (j’ai écrit un livre là-dessus, tsé) et que c’est sûrement parfois malaisant pour les gens qui me parlent (j’exagère, je suis pas si pire). Je n’évite jamais de le faire et ça me fait toujours plaisir parce que j’en apprends beaucoup au contact d’autrui.
Cela dit, je ne serais pas prêt à me pitcher dans la gueule du loup en faisant de la politique. En fin de semaine, j’ai vu deux séries de photos du député de la CAQ Mathieu Lévesque qui ont fait croitre mon admiration envers ceux qui font de la politique, mais aussi qui ont achevé de me convaincre de ne jamais en faire.
J’adore les hamburgers steaks, mais passer une soirée de fin de semaine dans un événement comme ça me tuerait.
Ah! Tiens, c’est peut-être ça qu’il nous faudrait pour faire le pont entre les générations: Des soirées hamburgers steaks intergénérationnelles…
Musique
J’ai découvert « julie » dernièrement. Ça sonne un peu années 90, mais j’aime bien.
Discussion