La nébuleuse antisystème, les médias qui se tirent dans le pied et les permis de conduire

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#le retour des climatosceptiques

Un texte très pertinent m’a interpellé dans Le Monde en fin de semaine. Le titre: « Les nouveaux climatosceptiques agitent le spectre d’un projet totalitaire ». On y parle du retour du mouvement climatosceptique en conjugaison avec celui de la contestation des mesures sanitaires.

« Des personnalités ont profité de la pandémie pour se donner une image de défenseur des libertés contre le “système”. Elles ont construit grâce à cela des communautés numériques très puissantes sur lesquelles elles cherchent à maintenir leur influence, observe le mathématicien David Chavalarias, directeur de recherche au CNRS, responsable du projet Climatoscope et auteur de Toxic data (Flammarion, 2022). Cela a créé un terrain propice pour toutes les théories plus ou moins complotistes ou antisystèmes. »

Encore une fois, le Québec ne fait pas exception et calque ce phénomène mondial. On est toujours un peu en retard sur les États-Unis et la France. Nos tatas n’innovent pas beaucoup, mais ils savent reproduire les modèles étrangers. Je l’ai écrit à quelques reprises (vous me direz si je me répète), mais je note une libération de la parole anti-écolo depuis un an. Elle s’était pourtant rétractée depuis quelques années. Depuis l’époque où on entendait quotidiennement des chroniqueurs et animateurs de radio nous parler des « enverdeurs », « environnementeurs » et autres « melons d’eau ».

Les mêmes gens qui se sont constitué un auditoire à coups de théories du complot ou d’évocation d’une dictature sanitaire, n’ayant plus de restrictions à se mettre sous la dent, ce sont tournés vers le climat afin de pouvoir nuire… au climat politique. On donne l’exemple en France, d’un compte X populaire: « Elpis », un compte X sous pseudonymat aux longues démonstrations techniques soi-disant expertes, devenu l’une des principales voix climatosceptiques sur le réseau social en décembre 2022, ne parlait que de vaccin six mois auparavant. » On a la même chose ici.

Il semble que le dénigrement de nos sociétés qui auraient peur de tout soit leur crédo. C’est aussi celui de la nébuleuse Pirate et des affiliés à Libre Média qui se prétendent maintenant des porte-voix antisystèmes. Ceux-là mêmes qui se battent pour que rien ne change se prétendent contre le système. Il faut bien trouver une nouvelle façon de faire croire aux gens qu’ils sont persécutés pour pomper leur fric.

#catherine dorion

Cette semaine, on a pu les entendre répliquer au livre de Catherine Dorion, ancienne députée de QS, en disant que sont eux, qui sont les vrais rebelles.

Je suis en train de terminer la lecture de ce livre. J’en parlerai (probablement 38 secondes) dans notre Club de lecture à la radio vendredi, mais en gros, je trouve intéressant le portrait qu’elle fait de l’espèce de théâtre de la politique et des médias à l’Assemblée nationale. Je regarde beaucoup de points de presse ainsi que les périodes de questions et je trouve la dynamique très spéciale et quelque peu décourageante. Il y a parfois une dichotomie entre ce qui fait les manchettes et ce qui devrait faire les manchettes. J’y participe sans doute en collectionnant les bévues des politiciens. Ceci dit, l’insistance sur la désobéissance vestimentaire dont il est question dans ce livre me semble un peu disproportionnée (ce n’est peut-être pas le combat le plus important pour changer la politique) et je crois comprendre que les attaques envers Gabriel Nadeau-Dubois sont exagérées, mais je ne suis pas encore rendu là dans ma lecture.

Par contre, j’ai beaucoup entendu les réactions face au livre (ma chronique radio est ici et attention, c’est violent) et ce que je trouve le plus drôle, c’est à quel point tous ceux qui ont fait du millage médiatique à pourfendre GND pendant les grèves étudiantes, se sont cette semaine tous portés à sa défense. J’ai presque l’impression que ce livre sera bon pour le porte-parole de QS, au final.

#médias, gouvernements et big tech

Au sujet de la crise des médias, deux textes ont tenté de résumer la chose cette semaine. Celui de Pierre Trudel dans Le Devoir qui rappelle à quel point les gouvernements sont dépassés par les évènements:

« Plutôt que d’anticiper ce que plusieurs observateurs prévoyaient, à savoir le basculement sur Internet de la majeure partie de la consommation d’images, de nouvelles et de musique, les autorités canadiennes ont gobé le mythe d’un Internet où les contenus canadiens trouveraient magiquement leur place. »

À la vitesse où bougent les choses dans nos législations, je n’ai pas tellement espoir que ça change rapidement. Ils sont à peine en train de se dire qu’il faut faire quelque chose pour régler cette affaire que l’on voit pourtant venir depuis longtemps.

Nadia Seraiocco, dans son infolettre, nous propose un long texte sur le même sujet. Elle explique de son côté comment les médias se sont un peu tiré dans le pied en s’accrochant à ce point aux Big Tech.

« Il y a eu la course à la primeur qui a atteint son paroxysme dans des dispositifs véloces comme Twitter, faisant parfois dérailler des médias. Ensuite, la possibilité de publier en ligne et de modifier ensuite le texte ou de le préciser ont changé les processus de validation d’information. Avec les sites de réseautage social s’est installée la crainte que le public ne détourne son attention des nouvelles au profit des réseaux sociaux. La recherche de LA stratégie numérique (parsemée d’ententes secrètes, avec en premier lieu Facebook et Google) a occupé une grande partie de l’espace de réflexion qui aurait pu être autrement utilisé. Aurait-on dû s’inquiéter quand Facebook a poussé les organisations médiatiques à tout miser sur Facebook Instant Articles et sur la vidéo pour que l’on découvre ensuite que les données métriques étaient faussées (et les revenus trop faibles), dans le but de laisser croire que le public demandait plus de vidéo. Et que dire de cette façon de faire d’un tweet une nouvelle, cela pour être en phase avec les tendances des réseaux sociaux ? »

C’est comme si les médias étaient tombés dans le piège et étaient devenus totalement dépendants de ces compagnies. Comme s’ils leur avaient abandonné complètement l’innovation.

L’affaire, c’est que maintenant, les nouvelles ne pognent plus sur les réseaux sociaux, mais les gens consacrent quand même tout leur temps de « cerveau disponible » à ces mêmes réseaux. Comment aller les rejoindre? On est fourrés (à moins d’avoir lancé une ou deux infolettres).

#plogues

• Le Sportnographe: Lane Hutson est rendu grand
• Le Sportnographe: La prolongation comme stratégie victorieuse
• 📺 OLI 24/7 - Un tramway, des noix et des patates
• 📺 OLI 24/7 - Quand les politiciens citent des quidams

#les chars gagnent toujours

Je suis un peu découragé de l’annonce de la réduction du coût des permis de conduire. Une initiative de 600 millions de dollars de la CAQ. Clairement, elle sait que son électorat conduit des chars. C’est déprimant pour le financement du transport en commun et le changement des habitudes. Surtout avec la possible mise au rancart du tramway de Québec. D’ailleurs, est-ce quelqu’un sait ce qui s’est passé avec le 800 millions de dollars que Montréal a laissés à Québec pour son tramway?

#sports

Mais c’est déjà presque oublié. La NBA ne dit pas non à une équipe à Montréal et les Kings viendront passer une semaine à Québec. Du pain et des jeux! C’est presque aussi féérique que cette histoire de Japonais qui ont passé l’été à Drummondville pour jouer au baseball…

#musique

The Kills ont sorti un nouvel album. J’haïs pas ça.

#citations

🔈 Mario Dumont, qui a trouvé une analogie pour le tramway

On a trouvé la façon la plus vite, là tsé. C’est comme quand tu casses une noix avec une brique, là tu prends l’objet le plus rapide que tu as sous la main pour casser ta noix, t’as pas de casse noix. Fait que là, on s’est dit ok, faut trouver quelque chose, faut trouver quelque chose, on a dit ah ok, on va tout envoyer ça à la caisse de dépôt.

🔈 Alexandre Boulerice, à propos d’Adil Charkaoui

Ce que dit ce gars là, c’est un appel au meurtre massif de toute la communauté juive à travers le monde. C’est épouvantable. Je veux dire, c’est comme si la position d’Adolf Hitler là que le gars a dit.

🔈 Sylvain-Claude Fillion, à propos de la diversité à la télé

On parle beaucoup, surtout depuis la grave nouvelle de la semaine dernière à propos du groupe TVA, que les gens désertent la télévision québécoise et en même temps, ben c’est parce que, moi comme homme blanc de 55 ans et plus, je ne me reconnais pas beaucoup.

🔈 Jacques Gourde, plus ou moins libéral

Le Premier ministre va-t-il hésiter encore longtemps avant de congédier les membres du Conseil d’administration? C’est encore un autre scandale… libéraaaaal!

🔈 Mathieu Bock-Côté, à propos de Catherine Dorion

Elle se sent victimisée, c’est pas très surprenant, c’est caractéristique de la mouvance politique qui est la sienne. Donc je regarde ça, c’est comme Police Academy 12, mais là, c’est Catherine Dorion 24. C’est le nouvel épisode des pitreries d’une députée, heureusement, qui n’est plus là.

🔈 Pierre Harvey, à propos de la présumée rébellion de Catherine Dorion

En écoutant Catherine Dorion, je pensais à Jacques Parizeau. Jacques Parizeau, s’il y en avait un qui était pas conformiste, c’était bien lui. Rappelez-vous de ses complets trois pièces avec la montre de gousset avec la petite chaîne qu’i’il avait. Moi, je trouve que c’est exactement la même chose que le fameux coton ouaté.

🔈 Éric Girard, qui explique comment il a attiré les Kings à Québec

J’avais eu l’occasion d’exprimer ça à un ami qui lui connaissait Luc Robitaille et cette personne là m’a dit, ben moi, je connais Luc Robitaille, je vais lui en parler. Pis il m’est revenu, pis il m’a dit, mais là, faut aller vite là.