L’autre premier ministre et moi

La fois où Justin Trudeau nous a rendu visite.

L’autre premier ministre et moi

Je vous ai déjà raconté ma rencontre avec François Legault. La semaine dernière, j’ai rencontré Justin Trudeau. Bon, je l’avais déjà rencontré à l’époque du Sportnographe, mais il n’était que simple député, ou même peut-être à peine candidat. Là, il est premier ministre du Canada (en tout cas, pour l’instant).

Je ne suis pas un fan de M. Trudeau et de son parti. Je trouve sa vision du monde mauvaise pour ce qui est de la pérennité de la culture québécoise. Mais ça ne veut pas dire que je le déteste pour autant. Je connais des gens qui ne sont pas capables de le voir en peinture et j’avoue que ça me dépasse un peu. Je le trouve tout simplement insignifiant. Faut dire que je n’ai pas ça en moi, de détester des gens. Je ne pourrais probablement pas faire le travail que je fais si j’haïssais ceux que j’écoute parce que je serais constamment en sacrament. Je pense que même si je rencontrais Donald Trump, je lui ferais un câlin. Me semble que le gars a dû en manquer.

Tout ça pour dire que j’ai été un peu déçu de l’entrevue. Dans le sens qu’il a été très bon. J’ai eu envie de lui dire après: « man, pourquoi tu fais pas ça plus souvent plutôt que tes maudits points de presse plate où tu répètes les mêmes phrases vides dans une syntaxe qui ne tient pas la route? » Mais si je ne le déteste pas, j’allais toujours bien pas aller jusqu’à lui donner des conseils. Aussi, on n’appelle pas un premier ministre « man », franchement.

Je l’ai un peu taquiné pendant ma chronique. Je me le suis permis parce que ses gardes du corps n’étaient pas dans le studio. Non, je me doutais qu’il serait bon joueur et ce n’était pas bien méchant, de toute façon. La ligne est mince dans ce genre d’exercice. On veut recevoir des politiciens à l’émission, donc ne pas être trop agressif, mais on veut aussi leur donner des petits coups. On ne sera jamais aussi incisif que certains voudraient. Fred Savard était capable d’être assez rentre dedans à l’époque, mais ça faisait que des gens ne voulaient plus venir nous voir. Ça plombait l’atmosphère. Au final, ça satisfaisait surtout l’égo de Fred, mais rien de bon n’en sortait. Je dis ça amicalement.

Trudeau a bien pris la présence de Pierre Brassard qui avait déjà été kické dans l’entrejambe par son père. On peut d’ailleurs voir Justin dans une des vidéos où il niaise PET:

Ils n’avaient pas l’air d’aimer ça trop trop.

C’est compliqué de recevoir un premier ministre du Canada. Ça faisait longtemps qu’on travaillait là-dessus. Quand je dis « on », je parle de notre formidable équipe. On avait toujours peur que ce soit annulé. Mais quand la GRC est débarquée trois jours avant sa venue, on s’est dit que c’était probablement dans la poche. Ils étaient là pour faire du repérage et évaluer toutes les possibilités de sorties et d’entrées. Le jour de sa venue, il y a avait des gardes du corps partout dans les corridors. J’ai noté que les gardes du corps canadiens ne sont pas tout à fait comme ceux dans les films. Ils ont plus l’air de monsieur et madame tout le monde. Ça ne fait pas d’eux des bodyguards moins redoutables que Kevin Costner. En tout cas, je pense. Ils ont inspecté la caméra de l’équipe de RDI et le dessous de leur chariot. Un chien a sniffé le péteux du caméraman (nous pour vrai, je sais pas ce qu’il a sniffé, mais il y avait un chien). Justin Trudeau est ensuite arrivé à bord d’un gros VUS accompagné de plusieurs autres VUS.

C’est drôle parce que la veille, nous recevions Jagmeet Singh. Et Jagmeet est arrivé dans le vieux char rouillé de son attachée de presse. C’est pas des blagues. Juste les deux, pas de protection, rien. En même temps, si je comprends bien en regardant cette vidéo, M. Singh est capable de se défendre lui-même.

Il a quand même de pas pires biceps, faut dire.

Tout ça s’est terminé avec une poignée de main que j’ai complètement ratée. Ça m’arrive souvent. Certains ont pris des photos avec le PM, mais pas moi. Y’a des limites. Voilà, c’était ma rencontre avec le premier ministre. J’ai maintenant hâte de rencontrer Pierre Poilievre…

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