Le Bêtisier 2024 (et 10 citations sur l’état des médias)

Le Bêtisier 2024 (et 10 citations sur l’état des médias)

Je m’insère dans votre boîte de réception entre deux tourtières pour vous dire que mon Bêtisier de l’année 2024 est maintenant en ligne sur Ohdio.

Le bêtisier 2024
Le bêtisier 2024 | L’année 2024 a-t-elle été une année de gros bon sens , comme l’a si souvent répété Pierre Poilievre? Pas tellement, selon Olivier Niquet, qui a l’impression qu’on a régressé dans plusieurs domaines. L’animateur nous rappelle les nouvelles qui ont fait les manchettes : la saga Northvolt, les propos d’Haroun Bouazzi, les élections américaines, les mâles alpha, sans oublier la disparition abracadabrante d’un perroquet. Il présente également des malaises survenus en ondes, des drôles de lapsus et, encore cette année, une liste de choses qui sont devenues wokes. | Accédez au rattrapage et découvrez les musiques diffusées ainsi que les références de l’émission

Il passera aussi à la radio le 28 décembre à 13h.

La production de cette émission est toujours un exercice fastidieux. Je n’ai besoin de créer aucun contenu original, mais je dois repasser mes 180 chroniques de l’année pour identifier la crème de la crème et classer tout ça en thématiques. Si j’étais un peu plus paresseux, je classerais ça par mois, mais c’est le fait de regrouper par thème que je trouve intéressant.

Le bout où je dois prendre ce que j’ai identifié pour faire fitter ça en 53 minutes est le plus difficile. C’est là que je dois couper plein de choses qui me brisent le cœur. Des fois, je dois même enlever des trucs après l’enregistrement. Cette année, j’ai fait sauter la section « Trois fois où les militants propalestiniens ont été comparés aux nazis ». C’était ça ou la section sur le maire de Louiseville. Tout un dilemme. J’ai gardé Yvon Deshaies pour que ce ne soit pas trop déprimant.

On va se le dire, on dirait que le monde est pire qu’avant. C’est mon neuvième bêtisier de fin d’année et j’ai l’impression que les choses empirent. De plus en plus de personnes décident de se foutre de la vérité et du bien commun et nos environnements numériques et médiatiques encouragent cette réalité. Mais j’ai quand même tenté de rester dans le comique, alors ne vous empêchez pas de l’écouter!

10 constats sur les médias

En attendant, j’ai dû retirer aussi une section sur ce qui s’est dit à propos de médias cette année et je me dis que ça serait peut-être intéressant de vous la présenter dans cette infolettre.

Voici donc 10 constats sur les médias faits dans nos médias cette année.

Joanne Marcotte, autrice d’un livre climatosceptique, nous a dit en début d’année que la liberté dans le monde est en train de retrouver ses lettres de noblesse malgré ce qu’on entend dans les médias qui contrôlent les idées, comme Radio-Canada.

« Ils possèdent une certaine propriété des ondes, de la pensée, je dirais, ils ont abandonné leur rôle d'offrir des contrepoids. Moi j'appelle ça, tu sais quand t'es à l'aéroport, tu as des tours de contrôle, moi j'appelle ça des tours de contrôle de la circulation des idées. Et y’en a de plus en plus. C'est bon, ça, hein? C'est moi qui ai créé cette l'expression-là. »

Les médias sont des tours de contrôle de la pensée, donc, et elle préférerait que l’information soit contrôlée par n’importe quel quidam, quitte à ce que les avions se foncent dedans sur la piste d’atterrissage.

Cette année, Isabelle Hachey de La Presse a écrit une chronique pour remettre en doute la rigueur de Mathieu Bock-Côté. Elle a repéré dans son livre des infos tronquées, des omissions et des faussetés. Éric Duhaime s’est insurgé contre cet exercice de vérification des faits.

« Elle est en train de prouver qu'ils ont une pensée totalitaire. On ne dit pas que c'est des fascistes ou que c'est des communistes, mais leur façon de vouloir éliminer les gens qui pensent différemment d'eux, ça amène à une espèce de conformisme, à un totalitarisme. »

La vérification des faits est maintenant un exercice totalitaire.

La ministre du Tourisme Caroline Proulx s’est elle aussi fâchée contre La Presse qui avait sorti la nouvelle sur le toit du stade olympique qui sera refait pour la modique somme de 870 millions de dollars.

« Je reconnais la très grande valeur et l'importance pour la démocratie d'avoir des journalistes. Maintenant, quand on tire le tapis sous les pieds de la ministre et de son PDG, pour sortir un scoop, je trouve ça ordinaire, comme on dit en québécois. »

Oui, c’est bien beau l’information, mais ne commencez pas à sortir des nouvelles!

La visite de Tucker Carlson en Russie a beaucoup fait jaser dans nos médias. Il a « interviewé » Vladimir Poutine et visité un supermarché, entre autres. La plupart des gens ont vu la chose comme un exercice de propagande mettant en vedette un influenceur populiste et complotiste manipulé par le Kremlin.

Mais certains comme Jacinthe-Ève Arel à Zone Info de RDI ont trouvé l’exercice intéressant.

« Ça ne peut pas nuire d'avoir et d'entendre le point de vue du principal intéressé par cette guerre entre la Russie et l'Ukraine. »

Oui, parce que sans Tucker Carlson, comment aurions-nous pu savoir ce que Poutine pense?

Réjean Tremblay aussi a aimé l’entrevue de Carlson avec Poutine, y voyant le début d’une révolution initiée en réaction au mépris que les médias ont envers le vrai monde.

« D'abord, pour replacer des gens, il y en a peut-être qu'ils ne le savent pas, Tucker Carson, c'est un journaliste américain de droite, qui s'est même fait congédier de Fox, un réseau de droite, parce que Fox voulait l'empêcher de sortir des preuves qui montraient que toutes les combines qui se passent présentement dans toutes les poursuites contre Trump, honnêtement, ça ne tient pas la route dans 90% des cas. »

Je sais pas si les poursuites tiennent la route, par contre, je sais que Carlson a surtout été renvoyé parce que les faussetés qu’il a dites en ondes sur la supposée fraude électorale ont coûté 1 milliard à Fox News. Le portrait que Réjean en fait est assez tordu merci.

Son bon ami Raynald Brière, le VP exécutif de RNC médias, propriétaire de Radio X, a accordé une entrevue fort éclairante sur les ondes de cette dernière station, d’ailleurs. Il a expliqué que pour faire rouler sa business, il lui faut des employés fidèles et dociles comme ses animateurs.

« Demain matin, là, si quelqu'un parlait contre CHOI, ça n’irait pas bien, tsé. (…) Le brand est fort. Pis c'est un peu comme quelqu'un qui travaille chez McDo, tsé. Il peut se dire, moi, je ferais des hamburgers autrement. Ça se peut, mais je pense pas que tu vas travailler longtemps, tsé. »

Je n’aurais pas pu trouver une meilleure analogie pour évoquer la junk que nous sert cette station.

Au début de l’automne, à l’annonce de l’arrivée de QUB Radio sur les ondes, Benoît Dutrizac avait lui expliqué le modèle d’affaire de son émission.

« Les Montréalais sont les deuxièmes, après Toronto, à perdre plus de temps en voiture par année. 57 heures. Rentabilisons. Fait que là, on va les accompagner dans leur frustration. (…) Je suis là pour aider, mais pour foutre le bordel aussi, tsé. »

Foutre le bordel pour mettre en furie un public captif dans son char, c’est un modèle d’affaires qui se tient. Il disait un peu ça en riant, mais la réalité, c’est que quelques semaines plus tard, il trouvait ça bizarre qu’il ne recevait que des messages d’automobilistes en colère. Où sont les cyclistes, se demandait-il. Ils sont à un autre poste, big.

Autre chose qui a fait jaser: la sortie du député de la CAQ et ancien journaliste Louis Lemieux contre les médias qui parlent de Northvolt.

« J'entends et je lis de plus en plus des observateurs, des chroniqueurs, des analystes, des gens d'opinion. Vous savez, nos médias, je suis le premier à le déplorer, ont plus d'opinions que de fait ces temps-ci, depuis trois ou quatre ans en tout cas. Je pense qu'il y a trop de chroniques dans les journaux, Mme la députée Saint-Laurent. Je vois plus dans les journaux et dans les médias télévisés chez nous de chronique que de journalisme. »

C’est vrai qu’il y a trop d'opinions, mais il se fait de l’excellent journalisme dans le cas de Northvolt.

La soirée électorale américaine à LCN nous a donné un lapsus de Richard Latendresse qui illustre bien à quel point les médias s’abreuvent aux folies de Donald Trump parce que c’est payant pour eux.

« Avec notre équipe, on a réalisé un petit montage de ces insultes qui ont été envoyées tout au long de cette campagne-là, juste pour le plaisir des... malheureusement, si on peut appeler ça un plaisir, de nos téléspectateurs. »

Oui, les médias insistent beaucoup sur les folies de Trump pour notre plus grand plaisir, parce que c’est divertissant en maudit.

Enfin, le candidat à la chefferie du PLQ Charles Milliard, en marge du congrès du parti, a fait l’erreur d’être trop subtil à propos des écoles religieuses. Un journaliste l’a ramené à l’ordre.

0:00
/0:21

Fiou, il nous promet d’être moins nuancé à l’avenir, à la demande des journalistes. Des fois je me dis qu’il n’y a pas juste les algorithmes qui font que les gens sont de moins en moins subtils.

Voilà pour les constats médiatiques de l’année.

Restez à l’écoute dans les prochains jours, je vous enverrai mon traditionnel palmarès des meilleures chansons de l’année!

Discussion