Le récit post-pandémique des populistes est devenu mainstream

Le récit post-pandémique des populistes est devenu mainstream

Petite semaine cette semaine parce que j’ai une grosse semaine (vous me le dites s’il y a trop de fois le mot « semaine » dans cette phrase).

Dans la section plus-elite-cinq-étoiles, vous pourrez lire mes réactions aux réactions de certaines radios suite à mon passage à Dans les médias. C’est pas mal le plus gros bout de cette infolettre. Désolé, je trouvais ça niché de faire ça en public.

Le fameux 3%

Petit retour sur l’affaire Pizza Salvatoré. J’ai été assez surpris de voir débarquer les fans de M. Abbatiello sous mon bout de chronique à ce sujet, sur Instagram. Habituellement, les commentaires sur Instagram sont moins pire que sur TikTok, mettons. Beaucoup de gens écrivent qu’il a raison et certains sont agressifs. Heureusement, je me suis fait tatouer sur l’avant-bras ce résultat d’une étude qui dit que les contenus « toxiques » sur les réseaux sociaux comptent pour 33% de tous les contenus, mais que c’est seulement 3% des utilisateurs qui les produisent. Les trolls sont très productifs. Aussi, on va s’entendre, les gens ont plus tendance à dire qu’ils sont contre quelque chose que l’inverse. Y’a peut-être des commentaires agressifs, mais beaucoup plus de « likes ».

Ça semble être uniquement le cas lorsque ce sont des personnalités publiques populistes dont il est question. On dirait presque que leurs admirateurs sont les plus saucés. Je publie tous les jours quelques citations sur mon site et elles sont automatiquement relayées sur ma page Facebook. Dernièrement, j’ai publié des citations de François Legault, Valérie Plante, Mathieu Lacombe, Mathieu Bock-Côté, Yves-François Blanchet, Jacinthe-Ève Arel, Justin Trudeau, François-Philippe Champagne et Éric Duhaime, entre autres.

Les gens ne m’envoient promener que sous les citations de Duhaime, Bock-Côté et Arel. Vous êtes où, les fans crinqués de François-Philippe Champagne quand vient le temps de le défendre? Pourquoi ne me traitez-vous pas d’idiot méprisant et ne me dites pas que M. Champagne a raison?

Poser la question, c’est poser la question.

Plogues

Identifier les fausses nouvelles

Pour rester dans les études sur les comportements en ligne, je suis tombé sur celle-ci assez intéressante. C’est une méta-analyse qui a mis en lumière le fait que la plupart des gens sont assez bons pour identifier de fausses nouvelles. 80% sont capables de le faire. Selon les chercheurs, ça veut dire que c’est une bonne chose de faire de la vérification de faits générée par le public. Si plusieurs personnes notent qu’une nouvelle est fausse, il y a de bonnes chances qu’elle le soit.

Bizarrement, les gens ont plus de misère à identifier les vraies nouvelles:

« La plupart des personnes qui ont participé aux études semblaient être plus aptes à évaluer les fausses nouvelles comme fausses qu’à évaluer les vraies nouvelles comme vraies. “Une petite majorité de personnes présentent cette tendance (59 %)”, a déclaré Altay. “L’implication de cette découverte est que nous devrions nous concentrer davantage sur l’augmentation de l’acceptation des vraies nouvelles. Actuellement, de nombreux efforts sont consacrés à rendre les gens sceptiques à l’égard des (fausses) nouvelles, cependant, nos données montrent qu’il pourrait y avoir plus de marge pour accroître l’acceptation des vraies nouvelles que pour réduire l’acceptation des fausses nouvelles. »

J’ai l’impression que le phénomène va aller en accélérant. Avec l’intelligence artificielle, on en vient à être méfiant de tout ce qu’on voit. Ça risque d’être plus difficile de spotter ce qui est vrai avec certitude. Il faudra vraiment se fier aux médias reconnus, et peut-être à cette intelligence collective, pour identifier ce qui est faux.

L’affaire aussi, c’est que les gens sont sans doute bons pour identifier les fausses nouvelles, mais des fois, ils choisissent de les croire quand même, si ça fonctionne avec leur « récit ».

Ce qui m’amène à un autre texte intéressant du Guardian sur l’influence du discours de la droite post-pandémique:

« Cinq ans après la déclaration de la pandémie de Covid-19, c’est maintenant le passager masqué qui est suspect, plus personne ne remarque les lignes de distanciation éraflées et la confiance dans les vaccins a chuté. Un récit différent a envahi la conversation : ce n’est pas le virus qui a ruiné nos vies, mais la réponse. Ce récit a toujours été là, mais pendant longtemps, il est resté en marge. Maintenant, il devient courant, suralimenté par les récents succès de ses champions politiques qui gravitent généralement vers la droite populiste. »

La réponse à la pandémie n’était pas parfaite, mais elle a somme toute été faite en accord avec la science, de façon honnête et relativement efficace dans les circonstances. Pourtant, tous les jours encore j’entends dans les médias des relents de contestation autour des mesures sanitaires. C’est un modèle d’affaires qui fonctionne encore, encouragé sans doute par l’ascension des vaccinophobes au pouvoir aux États-Unis. Les politiciens et chroniqueurs qui en ont fait leur pain et leur beurre ont maintenant leur place dans l’espace public. L’espace grand public.

Les gens qui combattent la science sont rendus mainstream. C’est drôle parce que l’intelligence est ce dont les chantres des RFK Jr, Elon Musk et Trump de ce monde parlent le plus. Paul Journet disait dans une chronique cette semaine que l’intelligence n’est pas liée à la morale. Même que le contraire peut se produire:

« Robson compare l’intelligence à une voiture sport. C’est un engin plus performant, mais qui peut être ardu à piloter. Un exemple : le « raisonnement motivé ». Les gens mobilisent leurs connaissances pour arriver à la conclusion voulue, et leur habileté les aide à se convaincre. Plus un républicain s’intéresse à la science, plus il risque de nier les preuves sur le dérèglement climatique. Et plus il est exposé à des arguments, plus il raffermit son opposition. Le même phénomène se produit avec la théorie de l’évolution et les vaccins. » 

Nos animateurs du terroir se moquent souvent des politiciens en disant qu’ils ont un « low-IQ », en copiant ce qu’ils entendent dans les médias américains qu’ils consomment. Encore une fois, c’est le monde à l’envers: les scientifiques doivent se cacher et les virologues amateurs sont invités aux Débatteurs de Noovo.

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Dans cette nouvelle trilogie édition spéciale, Charles délaisse l’histoire pour se concentrer sur l’époque hautement spéculative LA PRÉHISTOIRE! Au menu…

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