L’importance des arbres, les climatoréalistes et quelques prédictions futuristes

Aviez-vous remarqué que je ne m’étais pas immiscé dans votre boîte de réception la semaine dernière? Ce n’est pas que je vous avais oublié ou que je n’avais rien à vous dire. J’ai juste manqué de temps. J’avais des tournages pour un truc dont je vous parlerai un jour et toutes sortes de choses à prévoir pour un déménagement dont je vous parlerai un jour. En plus de La soirée est (encore) jeune et des huit entraînements de hockey de mes enfants. Le chiffre huit ici n’étant pas une hyperbole.

Quand je suis dans le jus comme ça, il m’arrive souvent de me demander si ce que je vis, cette impression de ne pas avoir de temps pour moi, n’est pas tout simplement le quotidien de bien des gens. Pas étonnant que très peu de médecins, entrepreneurs, camionneurs ou mères monoparentales n’a le temps d’écrire une infolettre hebdomadaire.

Élections municipales

La campagne électorale municipale va bon train. J’aime toujours suivre ça. On oublie trop souvent que la politique municipale est ce qui touche le plus concrètement les citoyens dans leur quotidien. C’est aussi selon moi le palier de gouvernement où les efforts les plus importants peuvent être faits pour changer le cours des choses. On peut combattre les changements climatiques et améliorer la santé et la sécurité des gens grâce à des choix d’aménagement.

J’habite à Montréal, mais les autres campagnes m’intéressent aussi. À Québec, on n’entend pas beaucoup parler de la candidate dauphine de Régis Labeaume. Il y a donc des chances que Jean-François « Jeff » Gosselin gagne l’élection. Cet ancien député de l’ADQ et candidat de Radio X (dans le sens que Radio X était derrière lui) a modéré ses transports depuis quelque temps. Radio X l’a d’ailleurs largué, le trouvant sans doute trop nuancé.

N’empêche que c’est lui qui a dit qu’il était pour les arbres, mais pas à n’importe quel prix.

« Je ne suis pas contre les arbres, mais pas au détriment du stationnement. »

Québec est la deuxième ville au Canada en matière de kilomètres d’autoroute par nombre d’habitants. Ajouter encore plus d’asphalte ne devrait pas être une option, surtout lorsqu’on connaît les effets bénéfiques des arbres sur la santé d’une ville et de ses habitants. C’est presque meilleur que le kombucha.

C’est aussi lui qui avait décrit son plan en matière de culture lors d’un débat, de cette façon:

« J’ai un projet. J’ai quelque chose à vous proposer, comme projet du patrimoine. Il y a cent ans, on a construit le pont de Québec. Pendant 100 ans le pont de Québec a été une fierté régionale. On en parlait partout dans le monde, on en était fiers quand on l’a construit. Y’a un livre qui a été écrit là-dessus, je l’ai lu au complet. Ce que je veux faire comme leader régional, je veux que le troisième lien soit ce que le pont de Québec a été il y a cent. Je veux que ce soit un attrait touristique du patrimoine du 21e siècle. »

Faire du 3e lien un attrait touristique, voilà son plan culturel.

On apprenait d’ailleurs cette semaine qu’un des candidats du parti de Gosselin était un climatosceptique. Ou climatoréalistes, comme ils disent dans le milieu de l’euphémisme. Il a entre autres déjà écrit:

« Nous faire croire que l’homme contrôle le climat est une utopie. Le GIEC n’est pas un comité d’experts, ce sont des représentants des pays. L’ONU est infiltrée par Greenpeace. La nouvelle religion [environnementaliste] est indigeste et tant mieux s’il fait chaud. On a eu un mois de juin assez ordinaire »

Heureusement pour lui, le climato « réaliste » en chef, Reynald Du Berger, est venu à sa rescousse.

@Lactu_Borde @oniquet Claude Duplessis est un de mes anciens élèves. Je suis fier d'avoir contribué à sa formation d'ingénieur géologue et désapprouve le ton de cet article et son titre qui laisse croire qu'un climato-réaliste comme lui doit être un pestiféré indigne de la politique municipale.
— Reynald Du Berger (@Sismologue) 11:05 AM ∙ Oct 5, 2021

Je vous rappelle que M. Du Berger est expert en sismologie.

Le futur

Des fois, quand je lis des trucs comme ça, j’ai hâte au futur. D’ailleurs, merci de m’amener sur le sujet, j’ai écouté cette semaine le dernier épisode du balado « Science en question » avec Étienne Klein qui recevait le bédéiste Enki Bilal. Une réflexion sur l’avenir: « Nous pressentons que cet avenir-même que nous sommes en train d’anticiper par nos actions et nos choix pourrait se révéler radicalement autre, et au fond de nous-mêmes, nous le craignons. »

J’aime beaucoup la science-fiction, vous l’aurez compris. J’aime me demander si les technologies qui y sont évoquées sont réalistes. Au regard de mes lectures, je peux vous faire quelques prédictions. Selon moi, à moyen terme, grâce à des lentilles, nos réalités seront augmentées, grâce à l’hibernation, nous pourrons voyager dans le futur (être en hibernation 100 ans pour voir de quoi à l’air 2121) et je pense que tout sera constamment filmé et que nous pourrons reculer pour « revoir » ce qui s’est passé (la reprise vidéo pour tout).

On s’en reparle dans 50 ans.