Surpris? Non. Étonné? Oui, un peu.
Au menu: l’élection de Trump, comment devenir le chef des Proud boys, le sexe des boxeuses et la guerre des clans.
Bienvenue dans cette nouvelle édition de Tourniquet, l’infolettre des gens qui se doutaient un peu que Trump allait être élu.
Si vous êtes parmi les chanceux qui sont abonnés à la version payante, vous pouvez lire ma montée de lait contre la disparition des boutons physiques dans les chars. Tesla ne s’en remettra pas.
Olivier Niquet
Trump 2
Comme l’a déjà dit Mike Bossy: « Surpris? Non. Étonné? Oui, un peu. » (bizarrement, je ne retrouve aucune trace de cette citation, je l’ai peut-être inventée) MISE À JOUR, j'ai trouvé. C’est comme ça que je me suis senti à l’annonce de l’élection de Donald Trump. C’est difficile de rationaliser que des millions de personnes ont voté pour un homme comme ça. Je dis que vous vous doutiez peut-être qu’il allait être élu parce que j’essaie de documenter ici ce qui se dit dans les médias interlopes et d’avertir la planète que leur influence est grandissante (rien de moins).
Je pense que les influenceurs du chaos sont dans l’angle mort des médias et qu’ils ont eu un grand impact sur cette campagne. Bien que plusieurs analystes disent que de ridiculiser les propos de Trump, de se moquer de ses partisans, de mettre l’emphase sur ses folies a été l’erreur des grands médias, je pense plutôt que les fans de Trump ne suivent tout simplement plus les grands médias. Ils ne peuvent pas être insultés par le traitement réservé à leur idole s’ils ne sont même pas exposés à ce traitement. Aux États-Unis, ils sont sur X, ils suivent Fox News, Newsmax ou écoutent les balados de Joe Rogan, Tucker Carlson, et autres Candace Owens (qui d’ailleurs a attiré 5 millions de personnes pendant sa couverture en direct des élections mardi soir). Ce même genre d’univers est en train de se former ici avec la constellation Radio X, Radio Pirate, Libre Média et sa panoplie d’influenceurs associés de près ou de loin à la complosphère post-pandémique. Tous ces gens et leurs tribunes s’entremêlent.
Leur auditoire n’a pas un portrait global de la situation comme celui proposé par les médias traditionnels, mais il y a aussi ceux qui n’ont juste pas de portrait du tout. L’auditoire qui n’est même pas un auditoire parce qu’ils n’écoute rien. Les gens qui ne sont pas informés pantoute. Cette nouvelle voulant que les recherches pour les mots-clés « Joe Biden a-t-il abandonné » étaient en hausse dans les derniers jours est un peu drôle (ou triste):
« Il semble que certaines personnes aient été surprises de constater que le président Joe Biden n’était pas sur le bulletin de vote cette année. Selon Google Trends, les recherches pour "Joe Biden a-t-il abandonné" ont atteint un pic cette semaine et augmentent le jour de l’élection, bien que le président se soit retiré de la course de 2024 cet été et ait apporté son soutien à la candidate actuelle du Parti démocrate, la vice-présidente Kamala Harris. »
À prendre avec un grain de sel, bien sûr, mais c’est sûrement quelque chose qui existe.
À travers ça, il y a les milliardaires des réseaux sociaux qui profitent de la situation. Encore la semaine dernière, Wired nous disait que « Les milices antigouvernementales continuent d'utiliser Facebook pour recruter, coordonner des entraînements, promouvoir la surveillance des bureaux de vote et se préparer à une guerre civile que de nombreux militants croient qu'elle éclatera après le jour du scrutin. » Et Meta s’en bat les couilles. Ça ne risque pas de changer.
Bref, en plus des explications évidentes comme l’inflation et le prix de la gazoline, je pense que l’élection de Trump est le fruit de ces univers qui ne se parlent plus et de ces puissances des technos qui ont trop de pouvoir. La gauche a été aveugle à cette réalité et ne sait plus comment rejoindre les électeurs. Si les républicains sont capables de faire passer un milliardaire pour un défenseur du peuple, les démocrates devraient aussi avoir un « narratif » engageant à offrir.
Mais je ne suis pas un expert, et de toute façon, les experts sont dans le champ assez solidement. Le fameux prophète des élections nous a bien eus.
Comme l’a dit Jon Stewart, tout ce qu'on sait, c'est qu'on ne comprend rien.
Pour d’autres analyses plus ou moins fiables comme ça, suivez Olivier Niquet en jaquette sur Ohdio. Moi aussi je suis dans un silo, mais je parle des autres silos.
Un succès bien de chez nous
Je me suis toujours demandé comment ça se passe dans la tête d’une personnalité médiatique qui décide qu’elle va foutre la merde. À quel moment le déclic se fait dans sa carrière? C’est un peu ce qu’ont cherché à savoir les réalisateurs du documentaire It’s not funny anymore produit par URBANIA. On y suit un ancien collègue de l’un des fondateurs de Vice, Gavin McInnes qui est viré su’l top et est devenu le chef des Proud Boys, cette milice d’extrême droite.
Ce qu’on comprend, c’est qu’au départ, McInnes était surtout un blagueur (qui aimait beaucoup se montrer la zouize, comme Éric Salvail). Il exagérait pour faire rire, mais tranquillement, le deuxième degré a pris le bord et il est devenu plutôt raciste au premier degré. Il a finalement une explication semblable à celle de Richard Martineau pour expliquer son changement de cap: ce n’est pas lui qui a changé, c’est le monde autour. Ben coudonc.
Plogues
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Imane Khelif
Vous vous souvenez de la boxeuse Imane Khelif qui a gagné la médaille d’or aux derniers olympiques? On s’était beaucoup obstiné à savoir si elle était vraiment une femme. Ces histoires de trans qui font du sport est la faille qu’ont trouvé les biologistes de salon pour nous dire que ça n’a pas d’allure, les transitions de genre. Parce que c’est vrai que tsé, pour n’importe qui, ça va un peu trop loin de laisser des femmes nées dans un corps d’homme compétitionner avec des femmes. J’en suis. C’est juste que d’en chercher à tout prix au point d’accuser des gens sur des bases assez bancales relève d’une obsession qui me dépasse.
Justement, cette semaine, je suis tombé sur ce tweet de l’humoriste Martin Petit qui nous dit: tadam, je vous l’avais dit.
C’est qu’il est tombé sur un texte de Reduxx qui citait, semble-t-il, le site Le Correspondant qui affirme que Khelif a un micropénis et des testicules. Les journalistes des Décrypteurs lui ont répondu. Je vous laisse lire la discussion, tous les liens sont là. La journaliste Laurence Niosi a aussi écrit sur la question.
Disons que le titre original de l'article donne une bonne idée du site:
Joseph Facal dans le Journal de Montréal a aussi sauté sur la nouvelle. Il cite aussi le Correspondant, ce site louche qui semble avoir été fait en 2002, mais aussi le Daily Mail, qui précise pourtant qu’il ne sait pas si le rapport est fiable.
Je veux bien accepter qu’un humoriste prenne des libertés côté rigueur, mais comment un prof d’université comme M. Facal peut juger que tout ça est crédible? On peut être facilement aveuglé par nos obsessions. Personnellement, depuis quelques temps, je vois des Dairymilk fourrées aux Oréo partout.
Mais je ne comprends pas pourquoi le sexe d’une boxeuse intéresse à ce point ces personnes? Je suis un peu comme Louis T qui explique dans son spectacle sa position sur les trans: je m’en crisse. J'ai de l'empathie pour ces personnes, mais qu’est-ce que c’est censé me faire qu’une personne ait envie de changer de sexe? Qu’elle s’identifie comme un homme, une femme ou entre les deux? Ça change quoi dans nos vies?
Un peu de sport?
Olivier Niquet
La guerre des clans
Mon ami me disait récemment que dans les premières années de Family Feud aux États-Unis, l’animateur embrassait tout le monde sur la bouche. Il m’a envoyé cet article pour prouver ses dires, parce que j’avais des doutes.
Weird.
H Grégoire
Quelqu’un m’a envoyé cette pub de H Grégoire qui semble avoir été générée par l’intelligence artificielle. Je suis pas sûr que Scarlett Johansson a accepté qu’on utilise son image…
Weird (bis)
Musique
Connaissez-vous Chou?
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