Un écureuil, Claire Samson sur BeReal et la bruitophobie

J'écris cette infolettre sur le bord de ma nouvelle piscine (la belle vie) après avoir sauvé de la noyade un écureuil qui était coincé dans l'écumoire. Je ne sais pas trop comment il s'est rendu là, mais impossible de s'en sortir sans se pitcher à l'eau. J'ai dû ouvrir le toit de l'écumoire pour qu'il puisse sortir, après quelques minutes de tergiversation. Je lui ai sauvé la vie. Appelez-moi ange gardien.

Notez qu’un écureuil mouillé ressemble beaucoup à un rat. Je dis ça comme ça.

✉️ Infolettre

Je suis en train de réfléchir à la forme et la fréquence de cette infolettre en vue de mon retour à la radio en septembre. Si la tendance se maintient, vous serez bientôt 5000 abonnés. Je sais que j'ai un meilleur contact avec vous ici. Par exemple, lorsque je partage une publication sur ma page Facebook et ses presque 35 000 abonnés, l'algorithme de Meta fait que je rejoins en moyenne 3000 de ces abonnés. C'est parfois bien plus, mais ça tourne autour de 3000 et ce n'est pas une très grande proportion. Je n'ai pas nécessairement envie de réfléchir à ce que je devrais faire pour que mes publications soient mieux servies par l'algorithme de Facebook. J'ai juste envie de rejoindre les gens sans être obligé de faire du clickbait. Et avec l'infolettre, je ne suis pas dépendant d'une plateforme. Bien sûr, ici, j'utilise Substack, mais je pourrais partir avec ma liste de courriels et l'amener sur une autre plateforme ou sur mon propre serveur (ou la vendre à Coca-Cola).

📷 BeReal

Parlant de plateformes, je suis rendu un fidèle de BeReal. J'en ai fait une chronique à On dira ce qu'on voudra. C'est une application qui se vante de privilégier l'authenticité. En gros, chaque jour, vous recevez une notification qui vous dit: c'est le temps de faire ton BeReal. Et là vous avez deux minutes pour vous exécuter. Peu importe ce que vous êtes en train de faire, vous ouvrez l'application et vous prenez une photo de ce qu'il y a devant vous. En même temps, la caméra de face de votre appareil vous tire le portrait et le publie en mortaise de la photo de votre activité du moment. Le but est d'éviter les mises en scène. J'avoue que j'aime bien voir ce que les autres font lorsqu'ils ne font rien. Je ne pensais pas rester très longtemps sur BeReal, mais on dirait que je suis rendu accroc.

🪴 Le Miracle Mart

J'aimerais bien que Claire Samson s'inscrive sur BeReal pour voir ce qu'elle fait de ses journées. J'ai trouvé magnifique sa sortie de fin de carrière où elle a raconté qu'elle se pognait le beigne:

« De tous les emplois que j’ai eus, et j’inclus quand j’avais 17 ans quand j’étais commis chez Miracle Mart, ou quand j’étais serveuse chez Da Giovanni, le travail de députée ici à l’Assemblée nationale c’est la job où j’ai travaillé le moins dans ma vie. »

Il faut voir la vidéo avec Éric Duhaime qui gigote en arrière-plan.

Intéressant aussi de lire le portrait de Claire Samson par Émilie Dubreuil. Parce que Claire Samson a quand même un parcours impressionnant. Les gens ne le savent pas ou l'ont oublié. Mais sa chute aura été assez impressionnante aussi.

Il y a sans doute des députés qui se pognent le moine, mais c'est par choix. Lorsqu'elle dit qu'elle travaillait plus fort chez Miracle Mart, elle avoue qu'elle a choisi de ne pas travailler fort. Tout ça alimente le cynisme. Je suis très critique des politiciens, de la langue de bois et des lignes de parti, mais je pense que la plupart sont là pour les bonnes raisons et qu'ils travaillent comme des fous.

🧐 Québec fier

Radio-Canada a fait un long dossier sur les liens entre le parti d'Éric Duhaime et Québec fier, cet organisme qui tente d'influencer l'opinion publique. À ne pas confondre avec la CAQ qui est fière d'être fière depuis quelques semaines François Legault a même dit lors de l'événement en l'honneur de René Lévesque que ce dernier était un « créateur de fierté ».

Mais pour en revenir à Québec fier, j'ai été interpellé par ce bout de l'enquête:

« La chercheuse observe que Québec Fier et le PCQ emploient une stratégie popularisée par Steve Bannon, directeur exécutif de la campagne de Donald Trump en 2016, pour façonner l’opinion publique : Anchor left, pivot right, ou ancrer à gauche et pivoter à droite.

L’idée, c’est de faire en sorte que vos slogans, vos idées ou vos images soient popularisés et qu’ils soient repris dans les médias traditionnels, perçus par Steve Bannon comme étant à gauche. Ensuite, vous pouvez les reprendre, ces informations, dans vos médias alternatifs ou les partager avec le logo du média en question dans vos groupes, pour montrer comment vous êtes entrés dans la sphère publique légitime, dit Michelle Stewart.

Même s’ils critiquent le travail des médias, ces groupes vont tenter de se servir de la légitimité de grands journaux pour mieux faire passer leurs slogans et leurs idées. On voit aussi de plus en plus cette stratégie chez les partis politiques, parce qu’elle a fonctionné pour Bannon en 2016, commente la chercheuse. »

Il semble que la PCQ utilise cette stratégie. D'ailleurs, quand les responsables du parti partagent des contenus de médias traditionnels, ils tronquent souvent leurs captures écrans et ne partagent pas les liens vers les articles complets qui ne sont pas souvent élogieux à son sujet.

🗣 Misophonie

Je termine avec le nouveau mot de la semaine de Jérôme Blanchet-Gravel: « bruitophobe ».

La phobie des bruits s'appelle la misophonie. Mais pourquoi utiliser un mot qui existe quand on peut en inventer un?

⏰ S'il vous reste du temps

Dernier épisode de Ma ville aux rayons X
« Comment mieux respirer »

Stéphane Baillargeon m’a posé quelques questions sur l’audace en radio
« Radio crémeuse ou traditionnelle? »