Une marmotte, Trump et le fascisme, et Chris Hadfield en pyjama avec Charles III
Avertissement: cette infolettre n’est pas à prendre au sérieux à 100%.
C’est l’été, j’essaie de m’habituer à une vie plus relaxe, c’est-à-dire que je travaille sur quelques projets d’écriture en direct de mon canapé sectionnel d’extérieur. Cette semaine, alors que j’étais bien éffouaré avec mon eau pétillante à saveur de citron et gingembre, j’ai vu une marmotte passer sous mes pieds. Une nouvelle résidente de ma cour. Elle vit en arrière de chez moi avec les écureuils, le couple de cardinaux et mon requin gonflable pour la piscine. Ça m’a rappelé quand mon grand-père avait occis une marmotte qui mangeait les fleurs de ma grand-mère au chalet, à Alma. Je n’ai pas de permis de port d’armes alors je vais l’endurer pour l’instant.
Ça fait bizarre de ne pas pouvoir réagir à l’actualité au quotidien. Je pense à cette histoire Marie-Antoinettesque de la ministre du courtage immobilier France-Élaine Duranceau qui a déclaré que le locataire qui veut avoir les mêmes droits que les propriétaires comme céder un bail, « il faut qu'il investisse en immobilier et qu'il prenne les risques qui vont avec. » Elle s’est ensuite excusée en ces termes: « Je suis désolée si ça a paru insensible ». Ce n’est jamais très efficace, les excuses au conditionnel. Une chance qu’il me reste cette infolettre pour en parler.
#influenceurs
Avez-vous vu le gars de Laval qui vient de signer un contrat de 100 millions pour « streamer » sur un concurrent de Twitch? C’est quand même beaucoup d’argent pour un gars dont on n’entend presque jamais parler dans les médias d’ici. On nous parle plutôt des influenceurs qui peuvent eux, gagner jusqu’à 300 000$ par année. Je me demande bien jusqu’où ça peut aller pour un influenceur dans une infolettre...
#ingérence religieuse
De toute façon, les plus grands influenceurs ne sont pas toujours ceux que l’on voit. On a beaucoup parlé d’ingérence chinoise dernièrement, et avec raison, mais il y a aussi de l’ingérence chrétienne dans notre système politique selon ce dossier de la CBC. La Liberty Coalition Canada, une organisation conservatrice et chrétienne aurait aidé 110 candidats lors d’élections municipales et scolaires en Ontario au Manitoba, en Saskatchewan et en Colombie-Britannique.
« Ignorant qu'il parlait avec un journaliste de CBC News, un individu à son stand a remis une copie du document, affirmant qu'il s'agissait d'un plan pour aider les chrétiens à s'infiltrer dans le système politique ». »
16 de ces candidats aidés par le petit Jésus ont été élus. Je pense qu’on serait surpris de voir combien d’organisations un peu louches aident certains de nos politiciens. Et je ne parle pas des Illuminatis ici.
#fascisme
Ce mélange de religion et de politique se voit beaucoup plus aux États-Unis, bien sûr. Les liens entre politiciens et organisations louches y sont inquiétants. On l’a vu avec Donald Trump et les Proud boys. Cette semaine, je suis tombé sur deux personnes qui expliquaient qu’il faut maintenant parler de fascisme pour décrire le projet de Trump. Pas que ce sont les premiers à le faire, mais ce sont quand même des gens sérieux. Robert Reich dans le Guardian a expliqué les cinq points qui font que Trump flirte avec le fascisme:
- Le rejet de la démocratie, de l'État de droit et de l'égalité des droits devant la loi au profit d'un homme fort qui interprète la volonté populaire.
- La galvanisation de la rage populaire contre les élites culturelles.
- Un nationalisme basé sur une race « supérieure » dominante et des lignées historiques.
- Louanger la force brute et les guerriers héroïques.
- Dédain des femmes et peur des identités de genre ou de l'orientation sexuelle non standard.
J’ai tendance à trouver que tout ce qui est excessif est insignifiant, comme disait l’autre, mais dans ce cas-ci, ça vaut la peine d’au moins se poser des questions.
Surtout, le dernier épisode de On the media, l’auteur et professeur Jeff Sharlet explique que malgré ses réticences jusqu’à maintenant, il fallait parler de fascisme lorsqu’il est question de Trump plutôt que de dérive démocratique. Il a analysé les liens du Président avec toutes sortes d’organisations, mais aussi les discours de Trump et sa rhétorique de violence. À écouter si vous comprenez l’anglais.
Des chroniqueurs plus à droite et qui ont des tribunes très influentes présentent les wokes et la culture de l’annulation comme une menace. Mais ces prétendus wokes n’ont pas le pouvoir d’un Trump et ne font pas dans la violence comme les adeptes de l’extrême droite.
#la guerre aux cons
D’ailleurs, j’ai commencé à bloquer des gens sur Twitter cette semaine. Je ne l’avais jamais fait, parce que j’étais bon pour me sacrer des commentaires débiles, mais j’ai réalisé (très tard vous me direz), que ça laissait des traces dans le débat public. J’ai bien beau ne pas lire les commentaires agressifs, ils sont encore disponibles sous mes tweets. D’autres les lisent.
J’en ai bloqué quelques-uns qui commentaient le tweet dans lequel j’avais partagé la chronique d’Antoine Robitaille sur « La guerre aux piétons ».
Assez fascinant en lire. « Je n’ai pas lu l’article » et « parler de guerre au piéton, c’est faire la guerre à l’auto ». Malheureusement, je devrai me passer de leurs perles de sagesse comme je les ai bloqués.
#histoire de chars
Comme je vous disais il y a quelques semaines, j’ai plus de temps pour écouter des balados intelligents cet été. Cette série de quatre épisodes sur l’histoire de l’automobile de l’émission Le cours de l’histoire est assez bien. Dans le premier épisode, on nous rappelle qu’au début, les voitures électriques étaient quand même nombreuses.
« Les premières automobiles ont en effet dès le début différents types de motorisation : à côté de la vapeur, des véhicules électriques se développent, mais aussi des moteurs alimentés par essence. Ces moteurs ont chacun des avantages et des inconvénients. Le moteur à vapeur est lourd et contraignant car il doit être alimenté en eau et en combustible régulièrement, il met longtemps à chauffer et à monter en pression. Face à lui, le moteur électrique permet de se déplacer plus rapidement mais est alimenté par des batteries longues à charger et qui n’offrent que très peu d’autonomie. Ce sont donc les moteurs à combustion interne qui s’imposent peu à peu : ils ont une meilleure autonomie que les batteries électriques, et s’il faut faire le plein de temps à autre, ils ne nécessitent pas des haltes aussi fréquentes que les moteurs à vapeur. »
On nous dit dans l’épisode qu’une voiture électrique pouvait avoir une autonomie de 60km à l’époque, ce qui n’est pas si mal. Quand même incroyable que ça ait pris autour de 100 ans à réessayer ce modèle.
#le roi charles
Reste que contrairement à ce que les pirates qui commentent mes tweets pensent, l’auto apporte quelques nuisances dans une ville. Heureusement, Chris Hadfield et le Roi Charles sont en train de plancher sur une société idéale sur la lune. Je pensais que c’était une nouvelle d’un site parodique, mais non: L’ancien astronaute canadien Chris Hadfield travaille avec le roi Charles III sur un plan de durabilité de l'espace intitulé l'Astra Carta:
« Je vis une vie bizarre, a-t-il avoué. Il y a plusieurs années, quand la reine Élisabeth et le prince Philip étaient encore en vie, ils nous ont invités à une soirée pyjama au château de Windsor. Au début, je pensais que c'était une arnaque. Quand même, ça ne pouvait pas être vrai.» Depuis, l'astronaute a rencontré la famille royale à plusieurs reprises. Selon lui, il est toujours «agréable» de passer du temps avec eux et de voir comment ils essaient d'avoir une bonne influence sur le monde. »
Hâte de voir si les gens vont pouvoir arroser leur asphalte dans ce monde lunaire idéal…
#musique
Je découvre Palehound. C’est bon.
#plogues
- Un nouvel épisode d’Instinct paternel: les activités parascolaires
Discussion